Immanence et transtextualité : les formes de l'imaginaire chez Robert Lalonde

Mercredi, 23 Mars, 2011 - 14:00 - 17:00

Les conférences de l'OIC - 23 mars 2011, 14h00-17h00 au J-4255, Pavillon Judith-Jasmin, UQAM, 1495, rue St-Denis

Conférence de Krzysztof Jarosz, Université de Silésie, Katowice, Pologne

"Immanence et transtextualité : les formes de l'imaginaire chez Robert Lalonde"

présentée dans le cadre du groupe de recherche de l'Observatoire de l'imaginaire contemporain 2010-2011 sous la direction de Jean-François Chassay et Bertrand Gervais.

Résumé
 
À cause de ses origines partiellement amérindiennes que Robert Lalonde assume ouvertement, on est parfois tenté de percevoir son œuvre comme proposition d’un métissage culturel en vertu duquel l’identité québécoise, outre son traditionnel volet canadien-français, contiendrait une composante autochtone. Cependant, à force de l’approfondir, je me suis rendu compte que si ce versant de l’œuvre lalondienne est bien réel, il est d’abord numériquement minoritaire et, deuxièmement, passablement mythifié, puisque, sans nier l’empreinte indélébile d’une enfance passée à la lisière du territoire de Kanetasake en contact avec ses cousins Mohawk, avec tout ce que cela comporte ensuite de nostalgie et de souvenirs, Lalonde appartient culturellement au monde « blanc », non pas seulement canadien-français, mais bien celui de la littérature et culture mondiales.
L’analyse de ses œuvres m’a cependant révélé qu’au lieu d’une indianité ou métissage prétendument omniprésents ou dominants chez Lalonde, il faut chercher ailleurs son originalité que je formule dans le titre de cette conférence comme immanence et transtextualité. Ma thèse est que ces deux ingrédients de la vision lalondienne du monde et de sa littérature, apparemment dichotomiques, s’avèrent dans le cas de son œuvre complémentaires et formant un alliage inédit qui décide de son originalité. Par immanence j’entends une vision au ras du réel qui exclut toute transcendance qu’elle soit d’obédience religieuse ou laïque (p. ex. la notion de progrès), tandis que la transtextualité doit être comprise dans son acception genetienne (Genette, Gérard, Palimpststes, Seuil 1982). Dans ma conférence je m’évertue à montrer, en puisant des exemples dans plusieurs ouvrages de Lalonde que cette coexistence, dans son œuvre, de ces deux ingrédients apparemment dichotomiques constitue le propre de son imaginaire et de sa sensibilité artistique.
 
Bio :

Krzysztof Jarosz. Professeur de littérature française et québécoise, ainsi que de traduction littéraire à l’Université de Silésie (à Katowice, en Pologne) où il dirige une Chaire d’études canadiennes et de traduction littéraire.

Auteur de 3 livres :

La fonction poétique dans l’oeuvre romanesque de Hubert Aquin (Katowice, 1986),

Jean Giono – alchimie du discours romanesque (Katowice 2000)

L’immanence et transtextualité dans l’œuvre romanesque de Robert Lalonde (sous presse).

Rédacteur de 3 collectifs :

La traduction littéraire (Katowice 2002),

Les images de l’Amérique dans les littératures en langues romanes (Katowice 2005)

De la fondation de Québec au Canada d’aujourd’hui (1608-2008) : Rétrospectives, parcours et défis (2009),

ainsi que de 55 articles sur la littérature française et québécoise, ainsi que sur la traduction.

Directeur de la revue littéraire et traductologique Romanica Silesiana à l’Université de Silésie (5 numéros parus). Co-rédacteur de la revue TransCanadiana (3 numéros parus) de l’Association Polonaise d’Études Canadiennes dont il est le président depuis avril 2007.
Membre du Comité consultatif de la Revue internationale d’études canadiennes.
Traducteur de la littérature française et québécoise (entre autres : Barthes, Bataille, de Certeau, Cioran, Dali, Deleuze, Derrida, Kokis, LaRue, Sartre).