ERIC LINT

Certaines figures mythologiques sont associées depuis longtemps au scientifique. Frankenstein, déjà, était sous-titré « Le Prométhée moderne ». Ce nom est venu hanter les chercheurs responsables de la bombe nucléaire à Los Alamos, tout comme celui de Faust. On pourrait également voir le scientifique contemporain à travers la figure de Janus, ce dieu à visage double, gardien des passages et des croisements, dieu du changement et des transitions. Dans la recherche biomédicale et la génétique en particulier, les 15 dernières années ont donné lieu à de nombreux débats (éthiques en particulier) où, entre clonage et posthumanité, la population a été invitée à réfléchir sur rien de moins que la transition de l’espèce humaine. Sommes-nous appelés, à cause ou grâce à la génétique, à devenir « autre chose »? Disparaîtrons-nous, pour le pire, ou la culture scientifique va-t-elle nous propulser vers un avenir meilleur? Pour théoriques qu’elles soient aujourd’hui, ces questions s’appuient sur des recherches actuelles qui font, selon les interprétations, du scientifique une figure double, ange ou démon. L’imaginaire contemporain a largement puisé dans ces débats pour fantasmer les possibilités de la science depuis la fin du siècle dernier. Comment l’art et la littérature rendent-ils compte de cette époque de transition où le sujet se demande parfois s’il n’est pas en train de devenir un objet?



Participantes :

Marianne Cloutier (étudiante au doctorat en histoire de l’art)

Elaine Després (étudiante au doctorat en études littéraires)



Animateur :

Jean-François Chassay (professeur au département d’études littéraires)