1. Imaginons un texte que personne ne parvient tout à fait à lire. Un texte dans lequel l’accès aux signes et à leur sens a été en quelque sorte entravé. Ce texte peut avoir été simplement effacé, comme il peut avoir été altéré par une accumulation de notes et de signes, ou encore rendu opaque par l’ajout de fonctionnalités informatiques. Il en résulte alors un « texte » qui est une pure figure du texte : il ne se lit plus, il se donne en spectacle. Les mots n’y ont plus seulement valeur de signes linguistiques, mais aussi d’images ou d’icônes.

  2. Les prix et distinctions accordés dans le domaine du photojournalisme honorent les auteurs des images les plus emblématiques d’un fait d’actualité récent. Mais que récompense-t-on exactement par l’attribution de ce prix? Le photographe, l’image ou l’événement ?

  3. Les sciences appartenant depuis toujours à la culture et à ses discours, il est normal qu’elles jouent un rôle primordial dans l’imaginaire contemporain. Elles produisent des images (icônes, tropes) qui construisent nos représentations de la réalité. Cependant, la complexité des sciences contemporaines rend difficile leur compréhension. Il en résulte une mythification de certaines découvertes provoquant dans certains cas d’importantes dérives, sinon de graves simplifications.

  4. Tout au long du XXe siècle, l’utopie révolutionnaire a structuré les horizons d’attente de la littérature engagée. Comment le récit contemporain, dans le foisonnement des discours appelant désormais au deuil du radicalisme révolutionnaire, réfléchit-il aujourd’hui le reflux des discours d’émancipation auxquels les politiques de la littérature du dernier siècle s’étaient arraisonnées? Et si le communisme a été «l’horizon indépassable» de toute une époque, selon la formule sartrienne, qu’en conserve aujourd’hui la littérature quand cette idéologie est devenue, ainsi que l’écrivait F. Furet, le «passé d’une illusion»?

  5. Ce programme poursuit des recherches sur les œuvres hypermédiatiques, œuvres d'art conçues et destinées à une diffusion sur le web en privilégiant l'examen des nouvelles identités narratives qui y prolifèrent. En effet, le web est propice à la diffusion de leurres de toutes sortes : personnalités multiples et troubles, marché du corps, journaux intimes et mises en scène du quotidien où fiction et réalité s’entrecroisent. À l’ère du sujet tragique, tiraillé entre les multiples investigations du soi, le web apparaît comme un lieu où les identités sont plus que jamais dynamiques et variables, identités des sujets mais aussi des supports et des genres, où les propositions sont subversives et permettent une redéfinition critique de nos certitudes.

  6. Ce programme consiste à mettre en lumière la poétique de la forme romanesque de l’enquête dans le champ de la littérature française contemporaine (mais à l’extérieur du roman policier), de même que ses enjeux littéraires, philosophiques et culturels.

  7. Ce programme porte sur les expressions de l’exigence éthique qui prennent forme dans les pratiques artistiques et culturelles contemporaines. La modernité tardive a placé la pratique de l’art et les formes de la culture devant l’enjeu éthique comme jamais auparavant, mais elle a aussi donné lieu à une transformation des conditions de l’éthique avec laquelle il nous reste à composer aujourd’hui.